RDC : que dire de ces 61 ans d’indépendance ?

Indépendance, parlons-en. Ce 30 juin 2021, la République démocratique du Congo commémore son 61^e anniversaire d’indépendance. Nous nous complaisons souvent à dire que nous sommes indépendants. Et lorsqu’il s’agit d’évaluer ces années d’indépendance, je vois les gens avoir l’habitude d’accuser les occidentaux.

J’entends dire que si nous ne sommes pas développés, c’est parce que les occidentaux ne veulent pas. A l’occasion de la célébration de cette indépendance, je souhaite changer l’angle d’évaluation. Au lieu de voir les autres (occidentaux) comme responsables de notre malheur, c’est d’abord nous.

La guerre à l’Est, c’est nous

Je me demande ce que nous avons réellement fait pour que notre condition de vie change. Imaginez que ceux qui sont utilisés pour faire la guerre à notre propre pays, ce sont nos frères. Nous nous entretuons pour des espaces que nous pouvons construire par nous-mêmes. En fin de compte, on accuse les occidentaux. Ce que je trouve irresponsable. Nous est-il difficile de prendre conscience et résister à ceux qui veulent nous manipuler pour faire la guerre ? Mais, le contraste, c’est que nous acceptons les armes, allons à l’encontre de nos frères et les massacrons. Et les auteurs, il n’y a que nous. Je ne sais indexer personne d’autre que nos frères. Nous créons des rébellions pour nous opposer au gouvernement. Où est la place des autres ? S’ils sont peut-être impliqués, pourquoi ne pas les résister ?

La pauvreté, c’est encore nous-mêmes 

Savez-vous que 80 % des richesses du pays sont possédés par une minorité ? Le reste de la population vit dans la misère. Imaginez les scénarios. Ceux qui sont au pouvoir pillent tous les biens. Ils ne pensent qu’à eux-mêmes. Je suis dans un pays où la redistribution des biens est inégale. Il y a ceux qui sont tellement riches qu’ils ont tout. Et ceux qui sont tellement pauvres qu’ils n’ont rien. Imaginez que quelqu’un peut à lui seul détenir plus de millions de dollars, s’offrant à un luxe sans pareil, mais détournant des miettes d’argent réservé à la paie des milliers d’enseignants. Ces derniers vous travaillent pendant une année. Mais leur salaire mensuel est dérisoire. Cela équivaut à cent milles francs (50 dollars). Une somme qui ne peut jamais leur permettre de tenir les deux bouts du mois. C’est nous qui sommes à la base de la pauvreté. Je ne vois pas d’étrangers dans le gouvernement, qui soient responsables de notre malheur. Il n’y a que nous.

Ronsard Luabeya