RDC : les confessions religieuses ont-elles terni leur image ?

Article : RDC : les confessions religieuses ont-elles terni leur image ?
Crédit: Congobuzz
12 août 2021

RDC : les confessions religieuses ont-elles terni leur image ?

Lorsqu’on va dire que le démon de la division a même saisi les confessions religieuses, personne ne pourra en douter. La scène que l’on a vécue vers la fin du mois de juillet demeure très étonnante pour l’église. Incroyable : les huit confessions religieuses de la République démocratique du Congo sont apparues divisées autour de la désignation du futur président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Pendant deux jours, soit du 27 au 28 juillet dernier, les confessions religieuses ont été chargées de désigner le futur président de la Ceni. Aucune conclusion intéressante n’est sortie de leurs assises. Pas de nom, mais que des problèmes ! Les responsables religieux n’ont pas su s’entendre, suspendant alors tout le pays à un processus totalement bâclé. Eux-mêmes s’accusent mutuellement de proximité avec tel ou tel candidat, ce qui a compliqué la suite des discussions.

Pourquoi les confessions religieuses pour choisir le président de la Ceni ?

La République démocratique du Congo est un pays dont la majorité des habitants est chrétienne. Le sceptre d’influence des confessions religieuses est alors plus grand que même les hommes politiques ne peuvent le redouter. Pour preuve, il est facile de se souvenir du rôle qu’a joué l’Eglise catholique sous l’ancien régime de Joseph Kabila, lorsqu’il s’agissait de l’organisation des élections. Leur influence est alors si grande que les représentants des confessions sont souvent consultés. En cas des divergences entre forces politiques, les religieux jouent aux sapeurs-pompiers. Ils apportent la paix et de possibles pistes de solutions aux problèmes. Sans doute, leurs voix sont crédibles. Mais s’ils ont autant de pouvoirs, comment expliquer leur divergences ces derniers jours ? Que s’est-il passé le 27 et 28 juillet dernier ?

De fortes divergences !

Si le nom du prochain président de la Commission électorale nationale indépendante n’est pas encore connu, la faute revient aux confessions religieuses. Beaucoup n’osent le déclarer tout haut de peur de s’attirer l’antipathie des croyants de ces confessions religieuses. Mais d’où viennent les divergences de leurs représentants ? Quelques jours auparavant, le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, leur avait confié la mission de pouvoir sortir de leurs rangs le nom du futur président de la Ceni. L’objectif est de faire participer la société civile au processus de constitution du bureau de cette institution.

En effet, les discussions devaient porter sur quatre candidats. Pour ce faire, en général, les confessions religieuses établissent des critères pour faciliter la sélection… Les discussions démarrent. Il est question d’examiner la première candidature : celle de Denis Kadima. La Commission épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Eglise du christ au Congo le rejettent car ils le jugent proche du président Félix Tshisekedi. Une opinion que ne partagent pas les six autres confessions. Elles pensent que Denis Kadima possède toutes les compétences et qualifications pour être leur candidat idéal. Des heures passent sans aucune suite. Les représentants de l’Eglise catholique et ceux de l’Eglise du Christ au Congo se lassent et abandonnent les discussions. Un premier communiqué sort. Alors que le nom du prochain dirigeant de la Ceni est attendu, les responsables religieux préfèrent souligner leurs divergences dans le communiqué.

Visiblement, c’est ce que donne à penser la situation actuelle. Les confessions religieuses ont failli à leur mission. Elles ont préféré la mésentente à l’unité, dont elles sont l’incarnation. Maintenant qu’elles sont incapables de trouver un consensus, c’est peut-être aux politiques de s’en charger. L’Eglise, elle, a terni son image.

Ronsard Luabeya

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Commentaires

Henry henes bwana
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Heureusement que tu n'as pas tout dit, mais tu as au moins dit l'essentiel. Sinon, les deux confessions religieuses, qui sont : l'église catholique (cenco) et l'église du Christ au Congo ont bien eu raisons de ne pas accepter une telle mésaventure, car monsieur Kadima, qui a été proposé par le six autres confessions religieuses, est l'un des proches du président de la république. Qui plus est, pourquoi dans environ 450 tribus réparties en RDC, pour les six confessions religieuses, ne sont-ils pas capables d'opérer un choix sur une autre tribu autre que celle du président de la république ?

Ronsard Luabeya
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La question est bien posée Henry