Bombé, une drogue devenue populaire à Kinshasa

Article : Bombé, une drogue devenue populaire à  Kinshasa
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22 août 2021

Bombé, une drogue devenue populaire à Kinshasa

Bombé, c’est le nom de la nouvelle drogue consommée par les jeunes de Kinshasa. La substance est faite à base des poussières qui se trouvent dans le tuyau d’échappement des véhicules. La drogue n’est pas seulement consommée dans la capitale de la République démocratique du Congo, elle est aussi consommée dans quelques villes du pays. C’est parti très vite : une semaine après que les médias de Kinshasa en ont parlé, on a vu des jeunes l’utiliser dans l’arrière-pays.

On ne l’achète pas. N’importe qui peut facilement s’en procurer. Il suffit de récolter les poussières contenues dans les tuyaux d’échappement des véhicules garés au bord de la route. Les jeunes y ajoutent d’autres substances jusqu’ici inconnues. Cette drogue est donc hyper accessible et semble très dangereuse. C’est tout ce qu’on en sait à l’heure actuelle. Elle a des effets immédiats sur le corps: dormir débout, pleurer ou rire. Elle le rend inerte. Les jeunes qui en consomment disent que leur corps devient dur comme la pierre, inflexible au point qu’ils ne peuvent effectuer aucun mouvements. L’effet est direct, cela se passe immédiatement après la consommation. Il plait à ces jeunes de consommer en public, sous l’admiration de leur entourage. C’est vraiment malheureux, mais rien ne semble les arrêter.

Les jeunes deviennent comme des ‘’zombies’’

Depuis quelques jours, des vidéos, montrant les jeunes consommer cette drogue dans les rues de Kinshasa, circulent sur les réseaux sociaux. Un jeune, approché par Radiookapi, explique : « On fait un mélange des poussières venant du tuyau d’échappement et d’autres produits ».

 De quoi être inquiet pour la santé des jeunes. Un toxicologue, interrogé par le même média, indique « qu’une fois qu’ils en [drogue] consomment, les jeunes deviennent comme des ‘’zombies’’». Il ajoute que l’état d’inconscience s’installe et que la démarche change. 

« Ils dorment debout, se grattent.  Il y a aussi le visage qui se transforme, tantôt ils pleurent tantôt ils rient. La personne adopte un comportement bizarre, elle n’a plus conscience de la propreté donc, elle devient sale», explique ce toxicologue.

Intervention du gouvernement central

Minimiser ce phénomène serait une façon de le légitimer dans une société où la consommation de certaines drogues n’est plus contrôlée par les pouvoirs publics. Vendredi 20 août, lors de la réunion du conseil des ministres, Félix Tshisekedi a évoqué la question. D’après le compte rendu de cette réunion, des mesures sont prévues pour éradiquer ce phénomène. Mais ces mesures ne sont pas encore connues. On ne sait pas comment le gouvernement s’emploiera à résoudre le problème et même quand les mesures seront prises.

Pourtant, le phénomène se répand sur l’ensemble du pays. Et les premiers consommateurs sont des jeunes complètement désœuvrés. Depuis des années, Kinshasa, comme d’autres villes congolaises, fait face au phénomène « Shegués ». Il s’agit d’une catégorie des jeunes, tous délinquants. Ils sont devenus très dangereux pour leurs communautés au point qu’ils terrorisent les gens. Ils sont responsables d’agressions et de vols. Dans la capitale congolaise, on les appelle des Kulunas. Le gouvernement congolais a décidé d’envoyer certains d’entre eux dans des centres de rééducation,  mais sans parvenir à enrayer le phénomène.

Ronsard Luabeya

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