Entreprendre quand on est porteur de handicap

Article : Entreprendre quand on est porteur de handicap
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6 septembre 2021

Entreprendre quand on est porteur de handicap

Etre porteur d’un handicap ne doit pas forcément se résumer à la vulnérabilité. Dans cet article, je déconstruis cet imaginaire social, en montrant que certains, malgré leur handicap, peuvent entreprendre. Des exemples qui poussent d’autres à ne pas baisser les bras.

Je connais des personnes, dans mon entourage, qui ont su se distinguer. Leur état ne les a jamais empêché de mettre en place leurs propres activités génératrices des revenus afin de se suffire.

Handicapés, mais entrepreneurs !

Christian Ndiadia est un jeune âgé de 26 ans. Il porte le handicap depuis son enfance. Il raconte qu’il a été tamponné par une moto. Ce qui a conduit à la déformation de sa jambe gauche. Mais, cela n’a pas embrigadé son esprit. Il s’est lancé dans la réparation des fers électriques et a ouvert sa cabine sur l’avenue Lumumba, où il reçoit régulièrement ses clients. Avant cette activité qu’il mène, il y a maintenant deux ans, il vendait les unités.

Lorsque je lui demande si son état l’empêche de mieux s’appliquer dans son métier, Christian me répond : « J’ai souvent regretté que ceux qui se retrouvent dans la même condition que moi veulent qu’on s’apitoie sur leur sort. Je me suis dit que rien ne pouvait m’empêcher d’aller de l’avant. C’est pourquoi, je me suis lancé dans la réparation des fers électriques », me dit-il tout en souriant.

« Je n’ai jamais senti de complexe. C’est la qualité de mon travail qui renforce encore mes liens avec beaucoup de gens. J’ai déjà une large clientèle. Cela me rassure. A chaque fois que quelqu’un réalise que son fer électrique est tombé en panne, il vient vers moi », me confie Christian Ndiadia.

Un autre exemple à suivre. Mimie Ciala est une femme dynamique et entrepreneuse. Son handicap ne l’a jamais inquiétée. Elle s’est retrouvée dans cette condition suite à une maladie. Ses deux jambes sont inertes. Aujourd’hui, elle est portée dans une chaise roulante.
Depuis 2011, Mimie Viala a ouvert sa boutique au marché Bakwandianga, dans la ville de Mbujimayi. Ici, elle vend toutes sortes de produits vivriers. Mère de cinq enfants, elle arrive à subvenir à leurs besoins grâce à son activité. J’ai essayé de lui demander comment elle vit sa condition. Elle réagit : « Je ne sais pas aller chez quelqu’un pour lui demander à manger et à boire. J’essaie de me suffire. J’ai su me dépasser pour vivre mieux en société. J’ai créé cette boutique parce que personne ne pouvait plus s’occuper de moi. J’ai voulu être indépendante. »

Aujourd’hui autonome grâce à son business, elle me raconte : « J’étais hésitante au début. Je ne pensais pas que je trouverai ma place dans ce métier. Aujourd’hui, beaucoup de gens me font confiance. Mon handicap ne me parait jamais comme un problème. »

La mentalité doit changer

Je pense que, malgré le handicap, on peut arriver à créer une activité génératrice des revenus. Les personnes porteuses de handicap peuvent faire accepter leur condition aux autres en se rendant utiles. Même si on se retrouve dans une vulnérabilité extrême, je pense qu’on devra réfléchir à ce qu’on doit faire. Si on ne sait pas s’occuper de soi, personne ne s’occupera de nous. L’handicap ne doit jamais emprisonner quelqu’un. On peut se dépasser et entreprendre pour assurer son autonomie.

Ronsard Luabeya

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