Après la guerre en Ukraine, comment restaurer la justice sociale dans le monde ?

Article : Après la guerre en Ukraine, comment restaurer la justice sociale dans le monde ?
Crédit: AMISOM via Iwaria
7 mars 2022

Après la guerre en Ukraine, comment restaurer la justice sociale dans le monde ?

Qui n’a pas été choqué par la guerre en Ukraine ? En Afrique, personne n’est resté insensible aux images des Ukrainiens en fuite ou des bâtisses détruites. J’étais peiné de voir comment les ressortissants des autres pays ont eu du mal à s’en sortir.

L’attaque russe a fait trembler le monde et a encore relancé le débat idéologique. Le rapport des forces entre les camps capitaliste et communiste a refait surface. L’Europe occidentale et les États-Unis d’Amérique ont renforcé leur solidarité, prenant des mesures drastiques contre la Russie. Même si l’Ukraine est seule face à la puissante Russie, nous avons été frappé par la mobilisation des pays, des organisations des Nations-Unies, des fédérations sportives et autres. Rien du genre depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Cela ne veut pas dire qu’il n’y avait pas de guerres. Dans plusieurs parties du monde, la guerre était là et leurs instigateurs étaient connus. En Afrique et en Asie, des pays étaient dévastés. Des milliers d’hommes ont été décimés. Mais le problème c’est que dans tous ces cas, il n’y pas une forte mobilisation de la communauté internationale. Je peux dire que la seule charge de maintenir la paix revenait à l’organisation des Nations Unies dans des conflits desquels les grandes puissances tiraient profit. Bien-sûr, les États-Unis d’Amérique, la France et les autres pays pouvaient se mobiliser pour résoudre ces conflits. Mais je n’ai jamais vu une pareille mutualisation des forces militaires, politiques ou économiques. Pour l’Ukraine, de fortes sanctions ont été prises. Et c’est de belles initiatives pour décourager la Russie à faire la guerre.

Mais que s’est-il passé avec l’Afrique ?

Il y a des guerres au Nigeria, au Mali, au Burkina Faso, en Ethiopie, en Libye, en Centrafrique et en RDC. Cela fait maintenant plusieurs années que les populations meurent. Rien n’est fait pour cesser la guerre. Au contraire, ce sont des groupes armés qui sont soutenus par les multinationales, alimentant des conflits interminables. Pour le cas de la République démocratique du Congo, les hommes sont massacrés, les femmes violées, les enfants recrutés dans les groupes armés.

Depuis plus de vingt-ans, la situation est pareille. Il n’y a jamais eu de solutions durables. La mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) qui a paru une solution durable n’a pas réussi à faire taire les armes. Alors que c’est une mission des Nations-Unies dans laquelle l’organisation des a investi plus d’un milliard de dollars. Y a-t-il une raison pour qu’on autant d’argent soit investi sans que des solutions soient trouvées ? Je ne sais pas, mais ça m’inquiète. Comme c’est le cas en Ukraine, si par exemple les sanctions étaient prises contre les multinationales qui soutiennent des guerres en Afrique, peut-être on y mettrait rapidement fin. On peut voir que les banques, entreprises et oligarques russes ont été sanctionnés et même coupés des transactions internationales. Faisons autant pour les multinationales.

En Asie ?

Au Proche-Orient, n’en parlons pas. Les guerres au Yémen, en Syrie, en Afghanistan et en Palestine. C’est toujours des gens qui sont tués. Ces pays-là sont affaiblis. Les populations vivent dans la misère. Les immigrants qui fuient sont victimes de racisme et de rejet dans les pays où ils sont accueillis. On ne fait aucune preuve d’humanité envers ces populations. Pourtant, les Ukrainiens sont accueillis en Europe, mais traités autrement par rapport à d’autres immigrants. En Belgique, ils reçoivent par exemple un traitement différent. Ils obtiennent facilement le statut de résidents. Alors que les ressortissants des autres pays ne sont pas autorisés. Le conflit en Ukraine a permis de révéler comment l’injustice sociale et politique est structurée dans le monde. Aujourd’hui, il est temps de restaurer les relations entre pays, renforcer le dialogue, limiter les conflits et favoriser l’amour et l’humanité.

Ronsard Luabeya

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