L’eau serait-elle la cause de prochaines guerres en Afrique ?

Article : L’eau serait-elle la cause de prochaines guerres en Afrique ?
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25 octobre 2021

L’eau serait-elle la cause de prochaines guerres en Afrique ?

L’eau est une ressource dont tout être humain a besoin pour sa survie. A l’échelle des pays, l’enjeu devient si important que cela pourrait être à la base de la guerre entre certains pays dans les prochaines années. En Afrique, beaucoup de pays risquent d’entretenir la guerre à cause de l’eau.

La République démocratique du Congo s’oppose aux dirigeants des pays du bassin du lac Tchad. L’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie semblent ne pas s’entendre sur la question du fleuve Nil. L’Union Africaine, l’ONU et les États-Unis d’Amérique n’ont pas jusqu’à présent réussi à faire trouver un consensus sur cette affaire. L’eau pourrait-elle être à la base de prochaines guerres en Afrique ?

La RDC face aux pays du bassin du lac Tchad

La République démocratique du Congo représente 52 % d’eau douce du continent africain et 65 % du volume de l’eau du bassin du Congo. Depuis des années, la RDC s’oppose au projet de transfert des eaux vers le lac Tchad, malgré les accords du fond bleu. En avril 2018, le pays refusait de signer un protocole d’accord sanctionnant la fin du premier sommet du Fonds bleu du bassin du Congo. Il accusait la non-prise en compte des positions de Kinshasa au sujet de l’eau du bassin du Congo.

Le projet, dont il a été question au cours de ce sommet, consiste à remplir le lac Tchad par le transfert des eaux du bassin du fleuve Congo. Notamment grâce à deux barrages à construire en Centrafrique, à un canal de 2400 km à creuser, en passant par l’affluent du Congo, l’Oubangui, et par le Chari. Cela permettra de générer 100 milliards de mètres cubes d’eau par an pour le lac Tchad qui subit un assèchement violent. Chose que contestent les autorités congolaises. Pour elles, cela affecterait le fonctionnement du barrage d’Inga.

Situé dans le centre nord de l’Afrique, le lac Tchad borde quatre pays – le Tchad, le Nigéria, le Niger, le Cameroun et couvre près de 8% du continent en s’étendant sur sept pays : l’Algérie, le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, la Libye, le Niger et le Nigéria. Selon les Nations-Unies, le lac a perdu 90% de son volume en raison de sa surexploitation et du changement climatique depuis les années 60.

Le fleuve Nil entre Égypte, Soudan et Éthiopie

L’Éthiopie a entamé son projet de construction du Grand barrage de la Renaissance (GERD). Aujourd’hui, il est devenu une source des tensions entre les pays de la sous-région, l’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie dont le fleuve Nil représente une ressource vitale. Le barrage est construit dans le Nord-Ouest de l’Éthiopie, près de la frontière avec le Soudan, sur le Nil bleu qui rejoint le Nil blanc à Khartoum pour former le Nil. Il deviendrait le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique avec une capacité annoncée de près de 6.500 mégawatts s’il arrivait à terme.

Depuis, les tensions entre ces pays attirent l’attention de la communauté tant africaine qu’internationale. Les médiations, assurées par l’Union Africaine, les Nations-Unies et les États-Unis d’Amérique, n’ont abouti à aucun accord. Mais qu’est qui les oppose ? C’est le rythme de remplissage du barrage. En effet, les Égyptiens veulent un rythme de remplissage lent de vingt-et-un ans. Tandis que les Éthiopiens veulent un rythme plus rapide avec un remplissage du barrage en sept ans. Ainsi, les Soudanais et les Égyptiens reprochent les Éthiopiens d’agir de façon unilatérale en commençant le remplissage sans même avoir d’accord.

Ronsard Luabeya

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