Rentrée scolaire : gratuité de l’enseignement ou enseignants gratuits

Article : Rentrée scolaire : gratuité de l’enseignement ou enseignants gratuits
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13 octobre 2021

Rentrée scolaire : gratuité de l’enseignement ou enseignants gratuits

La rentrée scolaire a eu lieu le 04 octobre dernier. Pour l’édition 2021-2022, le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique, Tony Mwaba est descendu à Mbujimayi, capitale de la province du Kasai oriental, pour ouvrir l’année scolaire. Je me suis interrogé sur sa présence, ses actions et ses perspectives pour l’enseignement. À l’entendre lors de la cérémonie de l’ouverture de l’année, l’homme s’est affiché optimiste et a réitéré son engagement pour que les enfants bénéficient d’un enseignement de qualité.


Sur papier, que de beaux discours ! Tout le monde l’applaudit. Et je remercie le ministre simplement pour ces belles phrases. Mais l’enseignement ne ressemble pas à ce qu’il présente. Il est parfois loin de la réalité. Lorsqu’il parle de la gratuité de l’enseignement, Tony Mwaba soutient que c’est une vaste ambition du gouvernement. C’est encore loin d’être parfait pour recevoir des félicitations. Aujourd’hui on ne peut jamais dire que ce système est une réussite. Car il a révélé le dysfonctionnement du système éducatif. Et ce qu’il fallait faire en priorité, c’est de s’occuper de la prise en charge des enseignants. En tant que ministre, il est le répondant direct. J’espère qu’il lira cet article.

Les enseignants : parlons-en


Une semaine avant la rentrée scolaire, certains enseignants indiquaient qu’ils menaceraient d’aller en grève si le salaire n’était pas majoré. Des appels à faire grève ont été lancés dans bon nombre de provinces. Ils ont maintenu cette position même à la veille de la rentrée scolaire. Ont-ils le droit de poser cette action ? Je dis OUI. Cela fait partie de leurs droits légitimes. Mais le ministre Tony Mwaba qui séjournait à Mbujimayi a choqué l’opinion publique. Il a décidé de désactiver certains enseignants de la liste de paie, parce qu’ils revendiquaient leurs droits. Ça me paraît absurde. Cette décision a été critiquée par beaucoup de Congolais. Comment peut-on vouloir que l’on acclame le ministre pour une augmentation du salaire des enseignants de 20 milles francs, l’équivalent de 10 dollars américains ? Quel enseignant peut s’en réjouir ? Ces derniers touchent 120 milles francs, l’équivalent de 60 dollars américains. Les enseignants ont besoin de percevoir l’ensemble de leur enveloppe salariale, estimée à 400 dollars.

Quid de la gratuité de l’enseignement ?

On peut comprendre que tout le système éducatif tourne autour de l’enseignant. La qualité de l’enseignement dépend de lui. Mais l’application de la gratuité de l’enseignement a tout foiré. C’est quoi le scénario : tous les enfants qui fréquentaient les écoles privées ont pour la plupart rejoint les écoles publiques. Conséquences, elles font actuellement face au surpeuplement d’élèves. Dans une classe qui admet 50 enfants, on retrouve aujourd’hui plus de 100 et même au-delà. Et dans plusieurs écoles publiques, ce sont les enseignants qu’on appelle de nouvelles unités, qui donnent cours. Ils sont impayés. Ils dispensent les enseignements gratuitement, espérant que le gouvernement les mécanise un jour. Certains comptent déjà plusieurs années sans rien recevoir du gouvernement. Le ministre Tony Mwaba me surprend. Il dit que le gouvernement tient à la gratuité de l’enseignement. Je me demande ce que le fameux gouvernement a encore fait. Rien n’est encore convaincant. Je suis d’accord avec l’application d’une gratuité de l’enseignement qui prend en compte un certain nombre de paramètres. Je peux citer la construction des infrastructures. J’étais étonné de voir le ministre lancer la nouvelle édition scolaire dans une école construite par l’Unicef. De nouveaux et beaux bâtiments qui remplacent ceux dégradés depuis des années. Dans notre pays, beaucoup sont méchants et inconscients. Ambitieux, dès qu’ils sont au pouvoir, ils se transforment en incompétents et font de tout le monde des ennemis.

Ronsard Luabeya

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